Un exemple d’état-de-l’art utilisant l'Open Innovation

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Un exemple d’état-de-l’art utilisant l'Open Innovation

Comment réaliser un état de l’art ?

Comment réaliser un état de l’art ? En quoi l‘Open Innovation peut-elle aider ? Quelques réponses simples ci-dessous.

Qu’est-ce-qu’un état-de-l’art ?

Un état de l’art, c’est l’identification des connaissances antérieures pour éviter de réinventer. Faire un état-de-l’art permet de vérifier ou justifier que l’on produit des connaissances nouvelles, pour une thèse de doctorat ou le dépôt d’un brevet par exemple. L’état de l’art comprend souvent aussi l’identification des acteurs – académiques ou industriels – qui sont à l’origine de la connaissance : l'”écosystème”. Mieux, cet écosystème peut être interrogé pour compléter et renforcer l’état de l’art. C’est là que l’Open Innovation intervient. D’autant que les algorithmes de data mining et de classement des plateformes d’Open Innovation permettent une accélération des tâches de recherche de publications et d’acteurs souvent fastidieuses. Concentrons-nous à présent sur un exemple d’état-de-l’art.

 

Etat-de-l’art : exemple des feuilles mortes

Prenons un cas réel traité par un industriel : le problème de la chute des feuilles mortes sur les rails des trains, à l’automne. Les feuilles mortes provoquent une perte d’adhérence entre les rails et les roues des trains, notamment du fait de la transformation des feuilles au passage des trains. La matière transformée provoque une perte d’adhérence entre la roue et le rail qui exige d’allonger les distances de freinage et de fait désorganise le cadencement des trains.

état-de-l'art exemple

Commencer par les publications scientifiques

L’état de l’art va consister en de multiples requêtes à l’aide d’un moteur de recherche. Nous conseillons de commencer par une investigation des publications scientifiques (qui sont souvent plus riches et explicites que les sources de brevets). Dans notre exemple, cette exploration débute autour de combinaisons des mots-clés “roue”, “rail”, feuilles”, “adhérence”, qui vont retourner des publications sur ces sujets. Les publications intéressantes sont sauvegardées.

 

Identifier des mots-clés et faire un mindmap

Les premiers résultats de ces requêtes vont aussi permettre d’identifier d’autres mots-clés utiles pour approfondir le sujet : “friction”, “adhesion enhancer”, “adhesion coefficient”, et vont progressivement faire émerger des thématiques de recherche qu’il va falloir structurer (nous préconisons d’utiliser un mindmap) : moyens de rétablir l’adhérence, étude de la “black layer” qui se forme lorsque la roue écrase la couche de feuilles, techniques de nettoyage de couche de feuilles (par chauffage laser, par projection de substances, par jet d’air, etc.) Au fur et à mesure des requêtes, la connaissance s’approfondit, se structure, de nouvelles publications sont sauvegardées et ajoutées au bon endroit dans le mindmap.

Trouver des brevets intéressants

Dans un second temps, les requêtes les plus intéressantes sont exploitées avec les sources de données de brevets. Elles permettent non seulement d’identifier les brevets intéressants du domaine, mais aussi de mieux cerner l’écosystème. Dans notre cas, un écosystème universitaire (et, dans une moindre mesure, industriel) très riche est apparu en Europe (Grande Bretagne, Allemagne, Ukraine, Pays-Bas, Italie, …), en Asie (Chine, Corée du Sud, Japon) et en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada).

 

Contacter des experts : une démarche propre à l’Open Innovation

Enfin, pour compléter l’état de l’art, l’industriel a décidé de prendre contact avec un certain nombre de groupes universitaires. Cette étape, qui est optionnelle, est aussi spécifique à une démarche d’Open Innovation. Elle présente l’avantage de parler à des spécialistes du domaine qui peuvent actualiser l’état de l’art avec les données et recherches les plus récentes et même non publiées. Même au travers d’une conversation durant moins d’une heure, ils permettent d’identifier les points importants ou de se projeter dans le futur, ce qu’une recherche purement bibliographique ne permet que de façon très limitée. C’est comme aller à une conférence annuelle et y interviewer les experts mondiaux les plus réputés !

Contacter des experts : se poser les bonnes questions

Une remarque finale. Dans tous les cas, avant de contacter un expert pour affiner un état de l’art, il faut se poser la question “pourquoi passerait-il du temps sur mon sujet ?”. Dans notre cas sur les feuilles mortes, une grande société industrielle était à l’origine de la question et beaucoup d’experts sont intéressés par un dialogue qui peut conduire à une collaboration. Mais d’autres options sont possibles : simple échange d’information, perspective de monter un projet commun, rétribution, etc.

 

Un échange ou une relation équilibrée est l’une des clés de réussite des projets d’Open Innovation.

mindmap etat de l'art

Représentation synthétique de l’État-de-l’art sur les feuilles mortes. Chaque boîte contient des publications scientifiques ou des brevets se rapportant au sujet.



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